Septembre 2014 : Elles s’appelaient Phèdre

D’après Jean Racine. Mise en scène : Jean-Marie Broucaret / Avec : Sophie Bancon et Catherine Mouriec

Avec « Elles s’appelaient Phèdre », il ne s’agit pas de monter « Phèdre » mais de raconter « Phèdre ».

Bien sûr, vous allez vous dire, comme nous,  quand nous sommes allés découvrir ce spectacle, que Racine et son drame  ne faisait pas forcément partie des priorités de nos envies de sorties, les souvenirs scolaires, l’ambiance du moment, l’envie de se détendre en sortant de chez soi….beaucoup de handicaps et pourtant…nous sommes sortis enthousiasmés !

Ce spectacle, sa mise en scène, son parti pris, son interprétation nous ont donné une envie impérieuse de vous le proposer  et on ne sait comment vous convaincre de ne pas laisser passer cette soirée !

En faisant alterner des parties contées et les scènes jouées du « Phèdre » de Racine, en passant de la prose à l’alexandrin, de la relation directe au public au quatrième mur, il s’agit de questionner, à partir de ce que nous sommes, notre relation à cette œuvre et plus largement au théâtre.

Les deux comédiennes jouent ici, tous les rôles. Ce choix de deux actrices pour interpréter huit personnages, de sexes et d’âges différents, est guidé par la volontée de réaliser un spectacle sur la passion amoureuse, sous les multiples formes qu’elle prend dans la pièce. Une adaptation pour deux comédiennes qui racontent les péripéties de la pièce comme une aventure humaine captivante.

Quel rapport entretenons-nous aujourd’hui avec cette violence passionnelle ? Et avec le désir nié, rejeté, bafoué ou partagé ? Dialogue entre le XVIIème et le XXIème siècle, mais également entre un mythe antique grec fondateur et notre modernité. On ne s’ennuie pas une seconde. Sophie BANCON et Catherine MOURIEC tiennent la pièce avec une énergie du « feu de Dieu ».

Elles sont belles, généreuses, drôles, puissantes et nous entraînent, avec elles, dans un ballet dont nous sommes sortis bousculés et heureux. C’est un Moment de Théâtre servi par une mise en scène au cordeau, essentielle de Jean-Marie BROUCARET.

 

« Merci encore une fois aux Chimères pour ce petit joyau théâtral, les actrices sont parfaites et Racine repart pour une autre vie qui devrait enfin réjouir tous les publics que la tragédie effraye. »

« Leur jeu, en force mais sans outrance, est d’autant plus remarquable qu’il mêle « Phèdre dans le texte », le personnage à côté duquel le spectateur est trop souvent passé lorsqu’il était écolier, à la Phèdre qui sommeille en chacun d’entre nous. Phèdre ma voisine. Phèdre ma copine. Phèdre, mon double, comme se plaisent à l’imaginer et à la jouer Catherine Mouriec et Sophie Bancon. » Sud-Ouest